premiers symptômes
Il n'est pas rare de rencontrer des personnes qui attendent plusieurs années avant qu'un médecin ne pose le diagnostic de Parkinson. Pourquoi ?
Lorsque le 1er symptôme du parkinson n'est pas un tremblement , la maladie peut démarrer par des troubles d'une totale banalité : douleurs dans un bras ou une jambe qui traîne un peu , l'impression de marcher lentement sans pouvoir accélèrer le rythme , des douleurs diffuses de type rhumatismales surtout au niveau de la nuque , une fatigue qui ne passe pas . Deux signes typiques sont par exemple un bras qui ne balance plus naturellement à la marche et que l'on tient plié devant soi sans s'en rendre compte ou encore un poignet qui, lorsqu'on le manipule se déplie telle une roue dentée par à coups.
Une autre façon de démarrer un Parkinson est la dépression.
Par ailleurs, on a souvent constaté que le début des tous premiers signes de la maladie coincident avec un stress émotionnel ou un évènement douloureux : perte d'un être cher , stress professionnel , ou encore une simple opération chirurgicale qui semble révèler la maladie.
Pour mon cas particulier , je ne parviens plus exactement à dater les premiers signes, mais il me semble que la maladie et moi cohabitons déjà depuis longtemps. Lorsqu'à 30 ans je faisais du ski, ma jambe gauche avait déjà plus de mal , et j'avais souvent le pied gauche gelé , ou encore lorsque j'étais fatiguée il m'est arrivé de voir ma jambe gauche trembler.
Lorsque la maladie s'est révélée, j'avais des douleurs dans le bras gauche , une main gauche un peu maladroite avec l'impression d'avoir un fil qui tient mon bras plié devant moi , et des douleurs permanentes au niveau de la nuque à gauche .. au point que j'ai même porté une minerve. La fatigue ne me quittait plus, j'étais dans une période professionnelle intense avec l'obligation de réussir le passage à l'Euro de ma banque. Je me doutais que quelquechose clochait et qu'on ne pouvait mettre cette fatigue et ces douleurs entièrement sur le compte du stress que je subissais .
Lorsque je suis allée voir mon médein généraliste, il m'a conseillée d'aller voir un neurologue , puis il m'a prescrit une radio de la nuque. La radio montrait une nuque sans arthrose .. C'est en sortant du cabinet de radiologie que j'ai pris conscience que quelquechose n'allait pas.
Je me suis alors souvenue d'un article que j'avais vu passer dans un quelconque magazine féminin évoquant le cas d'une femme atteinte à 40 ans d'un parkinson.
J'ai tapé Parkinson dans Voilà.
Je suis tombée sur Parkliste.
Des gens , de tous âges dont des "jeunes" de 40 ans , racontaient qu'ils avaient mal à la nuque , qu'ils étaient fatigués et avient des douleurs diffuses de type rhumatismes. J'ai eu la conviction intime d'avoir un Parkinson.
Quand je suis allée voir le neurologue, devant son air perplexe .. c'est moi qui lui ai dit : Cene serait pas un parkinson par hasard ?
La longue minute qui a suivi , son regard , ses mots qui ne venaient pas , j'ai tout compris , ma vie ne serait plus jamais comme avant.
Longtemps , je n'ai pu passer devant le cabinet de ce 1er neurologue sans éprouver un pincement au coeur. Maintenant, 8 ans après, je ne ressens plus rien, je ne me souviens plus comment c'était quand je n'avais pas le parkinson , je fais avec .. je n'ai pas le choix.
Je me compare quelquefois à un navire du temps de Christophe Collomb qui part dans l'Océan . Au fur et à mesure qu'il avance , il devient de plus en plus petit. Il s'éloigne de la terre et navigue seul sur l'Océan pendant des jours et des jours. Les marins perdent espoir petit à petit de retrouer la terre , mais leurs souvenirs sont encore vivaces.
Un navire, celui de Christophe Colomb a atteint l'Amérique et les marins ont retrouvé la terre, pas celle de leurs ancêtres , une nouvelle terre. Mais pour une poignée de marins qui ont "découvert l'Amérique, combien sont morts avant , noyés dans l'Océan hostile , oubliés par tous .
Vivre avec une maladie incurable , c'est un peu comme ça finalement.
Découvrira-t-on l'Amérique ?
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